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Alors que les innovations se multiplient dans l’univers des paiements, la carte bancaire conserve une place centrale dans les usages des Français.
La carte conserve un avantage décisif : sa capacité à évoluer sans rompre avec les pratiques existantes. Pour les entreprises comme pour les consommateurs, elle reste une valeur sûre, au croisement de la simplicité, de la confiance et de l’efficacité.
Alors que les innovations se multiplient dans l’univers des paiements, la carte bancaire conserve une place centrale dans les usages des Français.
L’édition 2024 de la cartographie des moyens de paiement publiée par la Banque de France le confirme : malgré la progression rapide du virement instantané et du paiement mobile, la carte demeure l’outil le plus utilisé au quotidien, tant par les ménages que par les entreprises.
Cette stabilité n’a rien d’un réflexe figé. Elle repose sur une capacité d’adaptation continue de la carte bancaire, qui intègre progressivement de nouvelles fonctionnalités tout en restant simple d’usage, largement acceptée et familière.
Un socle solide dans les usages quotidiens
En 2024, la carte bancaire représente à elle seule 62 % du volume des transactions scripturales réalisées en France.
Six paiements sur dix passent donc par ce moyen, loin devant le virement, le prélèvement ou le chèque.
À l’échelle européenne, la singularité française est nette : un quart de l’ensemble des paiements par carte effectués dans la zone euro provient de cartes émises en France.
Dans les commerces physiques comme sur internet, la carte s’impose comme le moyen de paiement du quotidien.
Selon les estimations issues des enquêtes de la Banque centrale européenne, près d’un achat sur deux en point de vente est réglé par carte en France.
En intégrant les paiements réalisés via mobile, mais adossés à une carte, cette proportion dépasse même la moitié des montants dépensés.
Cette domination repose sur plusieurs facteurs bien identifiés :
• une acceptation quasi universelle chez les commerçants
• des parcours de paiement rapides, en magasin comme en ligne
• une forte confiance des utilisateurs dans la sécurité du dispositif
Autrement dit, la carte coche les cases attendues par les consommateurs comme par les professionnels.
Une carte qui a su évoluer avec les usages
Si la carte bancaire conserve sa première place, ce n’est pas en restant figée. Elle a intégré, au fil des années, des innovations qui ont accompagné la transformation des comportements de paiement.
Le sans-contact en est l’exemple le plus visible. Devenu majoritaire pour les achats de proximité, il a profondément modifié la relation au paiement, en réduisant les frictions et le temps passé en caisse.
En 2024, la carte sans contact et ses déclinaisons mobiles représentent une part significative des transactions du quotidien.
Autre évolution notable : l’essor des portefeuilles électroniques. Apple Pay, Google Pay ou Samsung Pay reposent majoritairement sur l’enrôlement d’une carte bancaire. Le paiement mobile progresse fortement, mais il ne se substitue pas à la carte : il en prolonge l’usage sur de nouveaux supports. En un an, le nombre de paiements par carte via mobile a bondi de plus de 50 %, pour atteindre 10 % de l’ensemble des paiements par carte.
La carte s’adapte aussi aux nouveaux contextes d’usage. Dans les transports publics, par exemple, elle devient support de validation directe, sans titre spécifique.
Dans le commerce en ligne, la tokenisation et les dispositifs d’authentification renforcée fluidifient les parcours d’achat tout en sécurisant les transactions.
Face aux alternatives, une position toujours dominante
La montée en puissance du virement instantané illustre la diversification des moyens de paiement. En 2024, son volume progresse de près de 50 %, porté notamment par les échanges entre particuliers.
Pour autant, il reste minoritaire dans l’ensemble des transactions et ne remet pas en cause la prééminence de la carte dans les paiements du quotidien.
Le chèque, quant à lui, poursuit son recul. S’il subsiste encore dans certains usages spécifiques, son poids devient marginal, y compris en France, pourtant longtemps considérée comme une exception européenne sur ce point.
Les espèces conservent une place à part. Leur usage diminue, mais l’attachement à la possibilité de payer en liquide reste fort, tant chez les consommateurs que dans le débat public.
Cette coexistence n’affaiblit pas la carte bancaire, qui s’inscrit désormais comme le pivot entre paiements physiques et numériques.
Un repère pour les entreprises et les commerçants
Pour les entreprises, la stabilité de la carte bancaire constitue un repère structurant. Elle garantit une continuité dans les encaissements, une lisibilité des flux et une compatibilité avec la majorité des solutions de paiement existantes.
En 2024, 80 % des volumes de paiements par carte concernent les commerces physiques, contre 20 % pour l’e-commerce. Cette répartition souligne l’importance persistante du point de vente, mais aussi la capacité de la carte à couvrir l’ensemble des canaux.
La géographie des paiements confirme également cette centralité. Neuf paiements sur dix effectués avec une carte française le sont sur le territoire national. Les transactions transfrontalières, principalement liées au commerce en ligne, complètent cet usage sans le bouleverser.
Une préférence appelée à durer
La carte bancaire n’est plus seulement un instrument de paiement parmi d’autres. Elle est devenue une infrastructure du quotidien, intégrée aux usages, aux équipements et aux habitudes. Les innovations récentes ne l’ont pas fragilisée ; elles l’ont renforcée.

